Chance ou malchance, qui pourrait le dire …

Voici une vieille parabole chinoise dont chacun devrait pouvoir tirer profit.

 

Il y a très longtemps, dans une province reculée de la Chine ancestrale, vivaient un très vieux paysan et son unique fils. Très pauvres, ils ne possédaient pour seul bien qu’un cheval pour labourer leur lopin de terre.

 

Un beau jour, ce dernier partit dans la nature et ne rentra pas. Les voisins qui avaient plusieurs fils et de nombreux chevaux, s’écrièrent avec une certaine passion : « Ce n’est pas de chance ! »

 

Mais le vieil homme leur répondit avec sagesse : « Chance ou malchance, qui pourrait le dire ? »

 

Et voilà que quelques jours plus tard, le cheval revint à la ferme, suivi d’une douzaine d’étalons sauvages. Quelle aubaine inattendue pour ce pauvre paysan qui allait pouvoir dresser et cultiver d’autres terres afin de vivre plus décemment. Ses voisins quelque peu envieux de ce revirement s’exclamèrent alors : « Tu as bien de la chance. »

 

Cependant, le vieux sage se contenta de répondre : « Chance ou malchance qui le sait ? »

 

Lorsque son fils sauta sur un des pur-sang pour tenter de le dresser, ce dernier rua brusquement et partit à fond de train. Naturellement, le jeune homme chuta, et malheureusement il se cassa la jambe. Pour sûr, c’était de la malchance. Mais le père philosophe, s’entêta à dire : « Chance ou malchance on verra bien. »

 

A cette époque, c’était la guerre civile dans la province. Les combats faisaient rage et tous les hommes susceptibles de défendre le pays étaient embrigadés de gré ou de force dans la lutte. Une horde de soldats passa alors dans le village, emmenant tous les jeunes hommes en âge de porter une arme. Et bien évidemment le jeune garçon, handicapé par sa jambe cassée, échappa seul à cette rafle.

 

Chance ou malchance qui pourrait le dire ?

 

Cette parabole se retrouve dans toutes les cultures asiatiques, de la Chine à l’Inde en passant par l’Himalaya. Elle nous dit simplement :

 

                     « Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être… »

 

Effectivement, on ne sait jamais si quelque chose est chance ou malchance. Il faut attendre la fin de la vie pour le savoir. Alors en se retournant sur son passé, on voit à peu près ce qu’il en était.

 

Cette parabole exprime aussi le fait que tout être humain doit prendre soin des événements, petits et grands, et en tirer le bien du mal.